Pourquoi l’openBIM ?
La pérennité et la valeur du système d’information délivrées grâce au BIM repose sur deux éléments clés. Le premier est la valeur de l’information : est-elle à jour ? Qui en est l’auteur ? Est-elle unique ? Le second est sa capacité à être réutilisée : peut-on relire et la mettre à jour ? La normalisation du BIM installe des cadres de référence partagés, stabilisés et publiés dans la communauté. Elle est ainsi le seul outil permettant de garantir ces conditions, durant les dizaines d’années du cycle d’un ouvrage. L’openBIM une manière de travailler en BIM avec des processus et outils informatiques interopérables s’appuyant sur des normes internationales ou européennes ou des standards BIM ouverts. L’appellation « openBIM » a été déposée par buildingSMART International : ce n’est donc pas une marque de logiciel ! Aujourd’hui, plus d’une trentaine de normes concernent le BIM, catégorisées selon 3 axes majeurs :
- les datas (sémantique, propriétés et dictionnaires…),
- les échanges entre machines informatiques soit l’interopérabilité technique par la structuration des données (IFC, BCF…)
- les process métier soit les échanges u sein d’un cadre de travail collaboratif (management de l’information, niveaux de besoins d’informations, PLM, CDE…).
Une norme est stable, ouverte et non discriminante dans un marché, permettant d’avoir un socle mutualisé. Aussi le principal atout de l’openBIM c’est la pérennité des datas dans le temps et quels que soient les opérateurs (bâtiments, infrastructures, manufacturing, smart building, IOT…). Pour clarifier et homogénéiser l’échange entre les acteurs de la Construction, de l’exploitation et de l’Immobilier, la normalisation s’avère essentielle. L’openBIM est d’ailleurs le meilleur atout des SME pour pouvoir répondre à des marchés et intégrer le BIM dans leurs activités.
Des stratégies numériques publiques pour la Construction
Si au début des années 2000 certains États initient des « mandats » BIM, c’est en 2014 que l’Europe publie une directive indiquant qu’il est possible d’exiger l’utilisation du BIM dans les marchés publics (2014/24/UE-art.22.4). À chaque État membres de transposer cette directive dans son corpus réglementaire. Depuis un peu partout, des plans gouvernementaux voient le jour pour imposer le BIM dans le domaine public (via l’e-submission, différents seuils de commande…).
L’Europe et le BIM.
- En 2016 est créé l’EU BIM Task group : identification des politiques nationales de déploiement du BIM (Handbook) et guide méthodologique pour initier des projets en BIM (BIM Costs Benefits Analysis).
- En 2020, la CE adopte une nouvelle stratégie pour accélérer les transitions verte et numérique conformément au Green Deal et au Digital Decade.
- En 2021 est initié un processus de co-création avec le High level construction forum. En complément, la DG GROW de la CE lance une consultation sur les Scenarios for the transition pathway for a resilient, greener and more digital construction ecosystem (europa.eu).
Les axes d’actions en Europe
- Le secteur public, en tant qu’acheteur et administrateur de bâtiments et d’infrastructures, a un rôle d’initiateur.
- L’optimisation du partage et l’organisation des informations avec des référentiels communs pour toutes les données pertinentes sur les ouvrages.
- Les services en ligne des pouvoirs publics par notamment la numérisation des systèmes de permis de construire.
- Les plateformes numériques pour coordonner les initiatives des secteurs public et privé. Une approche qui croise les travaux menés sur le cloud européen.